un
petit mot aprés vernissage
D'abord un
grand bravo aux enfants, aux parents, aux artistes. un grand merci au
centre social de nous avoir donné l'occasion de faire cette
exposition, et pour son organisation. à ceux qui sont
intervenus, qui interviennent dans cet atelier enfant-parent. et
aussi à vous d'être venus pour ce vernissage.
Je suis vraiment heureux que cette exposition ait pu avoir
lieu, et de ce moment qui nous a réuni ce soir.
Cette exposition arrive à un moment intéressant
dans la vie de T.R.A.C.E.S.. On n'est pas au début ni à
la fin du chemin - mais au milieu du chemin. Comme après un
bout de voyage, c'est le moment aussi de poser ses valises. Un peu
comme Sophie, après son voyage en Égypte, avec les sacs
voilant des visages que l'on peut découvrir dans cette
exposition. Poser ses valises, c'est pour nous se poser la question
de pourquoi T.R.A.C.E.S. ? Qu'est ce que T.R.A.C.E.S. ?
Alors, comme me disait un de mes oncles, quand tu ne sais
pas faire ou expliquer, tu dessines. Alors, si j'avais à
dessiner T.R.A.C.E.S., je ferais le visage d'un terrain vague. Celui
de mon enfance où j'allais jouer avec les copains, rêver
des voyages lointains, des pays imaginaires. Il y avait des arbres,
des cabanes, des objets faits de bric et de brocs, et puis des traits
dans la terre... C'était un lieu de rencontres, un lieu
d'évasion... D'ailleurs j'aime à penser que s'évader,
c'est tracer des lignes, une sorte de cartographie en terre
libre...
Ce
qui était intéressant, c'est aussi que nous avions
cette intuition que tout cela n'allait pas durer. Avec les hommes,
les histoires de terrain vague se terminent mal. Avec le temps, un
terrain vague est voué à devenir un parking, un square
avec des jeux plantés dans le sol, un cinéma, une
piscine, un immeuble. Mon terrain vague est devenu une station
service juste avant l'accés de l'autoroute A1 prés de
l'aéroport du Bourget.
Peut-être que là où est le centre social
des amandiers, il y avait aussi un terrain vague. Et, on peut y voir
encore quelques traces.
Finalement, T.R.A.C.E.S., c'est un espace ouvert où
l'on peut venir à son rythme, aux rythmes de ses envies,
enfants, parents, pour peindre, dessiner, faire une petite sculpture,
un avion en bois, retrouver des copains, créer, s'inventer des
mondes.
À
la limite Virginie, Magalie, Guillaume, Nelly, Sophie, Jérôme,
le mot d'animateur ne serait pas exact pour vous, dans le contexte de
T.R.A.C.E.S. vous êtes plutôt des passeurs de couleurs,
de bout de bois, de colle... évidemment, il y a plus qu'un
accompagnement technique, c'est votre regard, vos regards
croisés, votre attention, votre sensibilité qui sont là
pour célébrer chacun de nous.
De plus, ce que je peux dire, c'est que dans un terrain
vague, dans le contexte de T.R.A.C.E.S. juges et professeurs
n'existent pas. D'ailleurs juger, c'est le métier de beaucoup
de gens, et trop souvent je me dis qu'il vaut mieux être
artiste que juge. Une autre idée qui caractérise
T.R.A.C.E.S., c'est que l'expression par les arts plastiques soit
accessible à tous. De même que voir des tableaux, des
sculptures devraient être aussi possible que voir un film à
la télé, qu'entendre une chanson à la radio.
Finalement, si j'avais à vous dire pourquoi
T.R.A.C.E.S. ? je prendrais un terrain vague qui n'appartient à
personne, j'y mettrais par exemple la cabane de Léopold, et
son joli navire dans un jardin, un avion en bois... enfin quelque
chose qui nous ressemble. comme ce soir au centre social des
amandiers.
voilà.
Hoan.
Paris, 13 avril 2005