Roulotte À Peinture 2 008, 4^ème saison

atelier créé et proposé par guillaumetel4

    Pour notre 4^ème saison consécutive, nous sommes reparti sur le square Amandiers, rue Duris, la Place Alphonse Allais, rue Pali Kao et puis sur le terrain de la rue Ramponeau menant à la Forge de Belleville. Tous ces lieux nous sont maintenant familiers et notre constance est remarquée et appréciée.

RÀP au printemps,
21 avril au 2 mai 2008

Ce que nous confirme ces petites vacances est la présence des familles. Beaucoup n'ont pas les moyens ou encore les relais pour faire partir leurs enfants pendant les vacances. Beaucoup d'enfant nous interpellent pour connaître les lieux de rendez vous de la Roulotte À Peinture. Certains se présentent avec des proches venus leur rendre visite, venant soit des arrondissements voisins ou encore de la banlieue.

    La première semaine aux Amandiers aura une fois de plus tenue ses promesses. Le temps étant plutôt clément, c'est entre 20 à 30 enfants qui venaient sur la roulotte, plusieurs d'entre eux nous connaissant des années précédentes.
Pour l'inauguration du nouveau centre social, la 20^ème chaise, nous avons été invité pour participer au jeu de piste organisé dans l'après midi consacrer aux enfants.

À Belleville pour la deuxième semaine, là aussi, nous avons retrouvé les enfants qui nous connaissaient. Le temps malheureusement était plus turbulent, une journée fut annulée. La dernière journée, le vendredi fut une belle journée ce qui donna un ton optimiste à ces vacances. Un papa peigna à coeur joie une belle chute d'eau dans un paysage de montagne. Voir ici contre.

RÀP de l'été, 14 juillet au 15 août
l'été des enfants:

« Tout le monde est un artiste », Joseph Beuys

   Fréquentation en baisse, un effet trompeur:

    85 enfants ( 63 familles) inscrits mais un petit nombre nous échappe à l'inscription. L'inscription n'est pas toujours bien perçu même par les parents. Dans l'ensemble, pour cette quatrième saison, la fréquentation a été moindre en nombre mais plus assidue pour bon nombre d'enfants. Toujours la curiosité et puis cette volonté de faire quelque chose d'original. Le terrain devant la Forge, rue ramponeau a attiré bon nombre d'eux pour participer à un embellissement de ce morceau de quartier.
  Les deux enfants, que nous évoquons plus loin, n'est pas un cas particulier dans nos quartiers. Beaucoup d'enfants restent présent la plus grande partie de leur vacances dans le quartier. Certains ne partent que quelques jours en dehors du quartier. Comme pour les vacances de printemps, les vacances d'été se font chez des proches dans les arrondissements voisins ou la banlieue. Certains enfants étaient accompagnés de leur cousin ou cousine.
    D'autres associations ( Stratagème et petits débrouillards) étaient aussi présentes pendant notre intervention et leurs propositions attiraient les enfants. Cette tendance se confirme après quatre ans consécutives de présence sur le terrain et la demande est d'autant plus forte d'activités en plein air qu'elles sont appréciés aussi par les adultes. Elles apportent un souffle de différence dans des espaces trop connu.

    LES ADULTES AUSSI: Nous avons aussi souvent la visite d'adultes intrigés par notre action. Ainsi trois dames, informés par tract, sont venus les trois derniers jours partagés l'atelier. Encore plus simplement, des adultes demandent une feuille, entreprenent de faire une peinture et nous laisse leur peinture sans façon.

    Le fait marquant de cet été, est la présence tout le long de ces cinq semaines de deux enfants du quartier Belleville. Leur obstination d'être présent à nos cotés est non sans rappeler ce qui fait de nous, des artistes.
    Boubou, le petit frère, reprenant tous les jours le même thème, le portrait de sa mère, tel un Modigliani acharner à chercher la puissance de la peinture. Sa grand soeur Tapa, plus modeste, s'inspirant plus volontiers d'artistes qu'elle pouvait découvrir dans les livres d'arts mis à la disposition des enfants. Peignant moi-même des feuilles à leurs cotés, les deux enfants me donnaient la réplique en s'inspirant de mon travail.  
    Nous avons finalement entrepris d'exposer tous ces travaux lors de la dernière journée dans l'atelier de T.R.A.C.E.S. dans l'usine de la Forge et d'organiser un vernissage pour Boubou, sa soeur Tapa et sa famille.  
    Aujourd'hui Boubou Tapa et leurs deux petits frêre viennent toute la journée du mercredi à l'atelier enfant-parent que nous animons à la Forge.

Le terrain de la Forge, rue ramponeau.

    Le terrain de la Forge, rue ramponeau, la Roulotte À Peinture s'installe de nouveau tous les vendredis. Ce n'est pas la première fois: en 2005, nous avions déjà construit des cabanes avec les enfants du quartier. En 2006, le terrain a été fermé par deux longues palissades menant à la Forge. Lors des portes ouvertes 2007, les artistes les ont démontés puis entrepris le nettoyage du terrain. C'est avec enthousiasme que les enfants sont venus pour construire une cabane qui prendra forme au fil des semaines. Nous avons aussi peint sur des panneaux et décorer la palissade.

Le renfort inattendu d' une jeune étudiante en arts venu nous préter main forte à permis aux enfants de finaliser la cabane d'une manière originale. Alternant visite dans Paris pour enrichir son dossier d'entrée en école d'arts, et coup de scie et de marteaux, elle entrepris de faire un toit à cette cabane, mettant en oeuvre tout son talent.

par Kouka, artiste peintre-rappeur, intervenant sur la Roulotte au printemps

J'ai d'abord été surpris par le nombre d'enfants attirés par l'événement. La première heure, les jeunes du quartier s'approchent par curiosité mais sont plutôt intimidés par La Roulotte. Et il suffit d'un seul qui ose faire le premier pas pour que ce soit l'affluence! Finalement la fréquentation est bien plus importante  du fait que l'atelier de peinture vienne à la rencontre du public.

Contrairement aux ateliers parents-enfants les participants sont presque exclusivement des jeunes du quartier. Le coté convivial offert par La Roulotte les pousse aisément a participer. Le fait que l'atelier se déroule en plein air leur offre un sentiment de liberté qui se ressent jusque dans leurs peintures. Ils peuvent se lacher plus librement, aller courir si ca leur dit, puis revenir faire un autre dessin.

L'atelier est bien plus vivant, et l'attention des intervenant (nous) beaucoup plus sollicitée du fait de l'absence total de "locaux". J'ai trouvé l'expérience enrichissante et comme diraient les enfants, "on a pas le temps de s'ennuyer!"

par Brigitte LAGOUTTE, artiste peintre, intervenante sur la Roulotte pendant l'été

Nous étalons des bâches grenats sur le sol.

Aussitôt quelques enfants comme des oiseaux affamés nous entourent et nous aident à sortir le matériel de la roulotte à peinture.

Puis c’est un petit attroupement autour des feuilles qui se distribuent à la volée pour être collées sur les bâches.

Puis distribution des couleurs sur la palette.
Rouge, vert, jaune. Chacun énumère tout fort la peinture choisie pour composer la palette qu’il souhaite.

Et muni d’un pinceau, d’un rouleau dont il dispose à volonté, il va fièrement poser ses humeurs du jour sur la feuille. Une maison, un portrait, les couleurs d’un drapeau, un paysage de campagne. Ou simplement des couleurs badigeonnés sur toute la surface blanche pour donner une magnifique abstraction.

Puis une autre feuille. Puis une autre.

Et chacun de son pinceau, de son rouleau donne des harmonies à son petit passage sur la place, ou dans le square.

Un petit été où des plus démunis comme Boubou et Tapa qui régulièrement nous attendaient chaque jour et repartaient en poussant la roulotte avec nous.

De la petite fille ou le petit garçon accompagné de sa maman, de son papa ou sa grand mère.

Chacun avec constance et ardeur, pesamment construisait de vraies petites œuvres qu’ensuite nous faisions sécher sur un fil tendu entre deux troncs d’arbres.

Ainsi une petite exposition permanente dont le passant pouvait admirer les rythmes, la vivacité des couleurs.

Puis en fin de journée, chacun décrochait ses œuvres pour les enrouler autour d’un élastique et les ramener chez soi.

Alors que quelques uns nous aidaient à ranger les bidons de peinture, laver les pinceaux, et plier la bâche.

Nous repartions en poussant la roulotte aidé de quelques uns, qui bondissant sur leurs jambes, en nous accompagnaient.

Et nous lâchaient un petit au revoir joyeux dans le fond des yeux