T.R.A.C.E.S. actualités
 
 
               

printemps  2012

la chute


la chute


À Mesdames, Messieurs

Bertrand Delanoé, Christophe Girard, Frédérique Calendra, Julien Bargeton
de la Mairie de Paris et Mairie du 20ème.

A Madame Laurence Angèle, Messieurs philippe Vincensini, Noêl Corbin
de la DAC.


Notre association T.R.A.C.E.S. a perdu le marché public lancé sur la Forge de Belleville.

Comme d'autres à Paris, nous avons pourtant cru dur comme fer qu'il était possible de créer un lieu
artistique et culturel porté par les habitants d'un quartier populaire, une pratique artistique pour tous,
la possibilité pour les artistes d'une expérimentation, d'un accès libre à toutes formes d'art
contemporain. Il ne nous reste aujourd'hui que l’expression de notre colère.

La chute est rude.
Nous éprouvons le profond sentiment que
T.R.A.C.E.S. a été instrumentalisée et victime pour le moins
de sa naïveté, mais surtout écartée pour son engagement sans faille. La mairie s'est servie de nous,
de nous tous.
C'est pas faute d'avoir été prévenus : « vous y croyez mais vous allez vous faire virer comme les
autres », n'ont cessé de nous dire des acteurs politiques du quartier.
Une question se posait, est-il encore possible de créer, imaginer des espaces de liberté, mener des
projets alternatifs dans Paris sans être inféodé à un parti politique et plus particulièrement au PS ?

Mais nous réfutions ces arguments car nous, manants que nous sommes, croyons naïvement en ses
dirigeants élus !

Il est écrit dans la notification que nous avons reçue « votre offre a été jugée moyennement
satisfaisante et a obtenu la note de 15 sur 30 en raison de moyens humains certes important mais
de qualité incertaine »
Comment ne pas prendre cela comme une insulte, comme une suffisance : ces moyens humains ce
sont des parisiens, habitants du 20ème, habitants de Belleville. Notre projet se nourrie de cette
diversité mêlant artistes professionnels et habitants d'un quartier.

« .. Les partenariats présentés demeurent assez peu convaincant en termes de contenus.. ».
Nous sommes fiers des partenariats que nous avons engagé avec les associations comme Jeunesse
feu Vert , les écoles Ramponeau, Palikao, le collège Colette Besson , toutes les associations
d'artistes amateurs, les artistes d Ornic'Art et le festival Désordre Urbain avec Confluences et la
Maison des Métallos, la 20ème Chaise, la Maison de la Plage, RESF, Intermède Robinson..

Partenariats engagés lors du premier marché public de 15 000 euros avec si peu de moyens, tant
d'énergie et dans un climat si difficile!
Ce dernier marché est de 30 000 euros et nous ne sommes pourtant pas »avantageux
économiquement ».

Quelle chute pour nous tous.

Alors bien sur vous allez vous réfugier sous la libre transparence du marché public pour le bien de
tous ...
Cela fait 10 ans que nous nous battons pour que les enfants et les habitants de notre quartier
puissent bénéficier d'un lieu où le beau et le rêve soit accessible. Un lieu non formaté qui leur
ressemble.
Sortir, traverser la rue, rencontrer d'autres cultures, nos voisins, s'enrichir de nos différences.
Qu'autour d'un pain de terre, de l'envie de créer, côte à côte ou ensemble, artistes, spécialistes,
novices, bobos, immigrés, pauvres, sans papiers, peau blanche, jaune, rouge ou noire, fréquentent
le même lieu artistique.
C'est fini !
Hop balayé !

Vous posez vous la question de notre devenir commun?
L'Art n'est pas seulement être réservé à une élite, à un microcosme d'experts, cloîtré dans des lieux
institutionnalisés, sécurisés.
L'Art est notre Bien commun, c'est ce qui nous rassemble bien au-delà de nos différences.

Le terreau qui permet à une société de s'exprimer, de créer, doit d'enrichir des initiatives locales,
populaires, des projets alternatifs, des petites associations qui au quotidien tissent patiemment du
lien et ouvrent doucement mais sûrement les portes d'accès à l'Art et la Culture.
 Et il faut du temps,
beaucoup de temps.
Une politique culturelle qui balaye à ce point les initiatives populaires ne fait que créer des
frustrations, des clivages pour ne produire que du bling bling. C'est le règne de l'uniformisation, de
la pensée unique et du cumul des mandats. Le prestataire choisi gère déjà dans Paris un grand lieu
culturel alors c'est sur que nous, petits que nous sommes, nous ne faisons pas le poids.
Comprenez bien. Ce que vous avez déjà créer à Paris, ces grands lieux culturels, ces manifestations artistiques d'excellence, les médiateurs culturels à foison, les entrées gratuites , c'est très bien mais tout cela n'a aucun sens si le tissu social n'est pas enrichi de ses propres initiatives.


Sophie Nédorézoff artiste, membre fondatrice de l'association T.R.A.C.E.S.


la chute


 
   



Nouvelles des artistes
lettre actualités hiver/printemps 2012 <°°°>









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